Il court il court le Banksy, il est passé par Paris, et par l’issue de secours du Bataclan, ce qui est aisément plus facile à faire quand personne ne vous tire dessus. La presse est en émoi : l’icône insaisissable d’une génération de hipsters en manque de rebelles bien savonnés a gribouillé des petits bonshommes à deux pas de chez elle. C’est mignon, ça ne dérange personne et ça dénonce sans rien dire. Bref, la subversion 3.0.
Bien sûr, pendant que Banksy barbouille tel ou tel mur meurtri du monde, des dessinateurs se font truffer de plomb pour avoir dessiné un barbu, des blogueurs croupissent en prison pour cause d’athéisme et des journalistes redécouvrent le polonium aux abords de la Place Rouge. Pas grave, Banksy leur dessinera une fillette triste avec une fleur fanée dans les doigts, et tout le monde se pâmera devant tant de pertinence.