L’idée fait débat : doit-on déchoir de la nationalité française les « binationaux » auteurs d’actes terroristes ? Le Président a répondu par l’affirmative en inscrivant cette mesure dans son projet de réforme de la Constitution. Et pour mieux faire passer le pilule, le chef du gouvernement et celui de l’opposition ont promis d’appliquer à eux-mêmes cette réforme du droit du sol.
« La déchéance de nationalité établissant de facto une abolition du droit du sol, je m’engage à retourner vivre en Espagne dès que cette mesure sera opérationnelle », a ainsi déclaré Manuel Valls dans les colonnes du journal Minute, auquel il s’est récemment abonné. « C’est le prix à payer pour rendre audible cette réforme nécessaire auprès de mes futurs ex-concitoyens », rajoute encore le Premier ministre.
Nicolas Sarkozy ne dit pas autre chose : « En tant que fils d’immigré hongrois, ayant de surcroît épousé une Italienne, je serai le premier à prendre mes responsabilités et à rendre ma carte d’identité française pour retourner vivre sur les terres de mes ancêtres ! », a fait savoir l’ancien Président de la République dans un « post » très commenté sur son mur Facebook.
Une fois encore, l’exécutif prend par surprise ses possibles détracteurs en les mettant face à leur contradiction. En reprenant à son compte les propositions de la droite et de l’extrême-droite, le gouvernement musèle l’opposition. En organisant le départ de Manuel Valls et de Nicolas Sarkozy, il sème le doute parmi les ardent défenseurs du droit du sol.
Prochaine étape : le ministre de l’Intérieur devrait annoncer dans les prochains jours une extension de l’état d’urgence, impliquant les assignations à domicile de plusieurs personnalités politiques parmi lesquelles Florian Philippot, Christine Boutin, ou encore Philippe de Villiers.
« On a beau vouloir défendre les droits de l’homme, là forcément notre coeur balance ! » résume avec amertume un militant pour les libertés publiques. De son côté, le gouvernement a tout prévu, si l’on en croit les confidences d’un ministre influent : « D’ici 2017, on aura dénationalisé la moitié de la France et mis l’autre en prison. On pourra donc aller voter en toute sécurité ! »