Tout s’est passé très lentement jeudi en fin d’après-midi dans le petit village de Truelle (Nord). La petite Escherichia jouait tranquillement à la poupée dans le jardin de la maison familiale lorsque aucun individu n’a essayé de l’enlever, ne déclenchant immédiatement aucun dispositif alerte ni d’intervention massive des forces de l’ordre.
La maman de la petite fille de sept ans témoigne : « Je préparais un gâteau au chocolat tout en jetant un oeil par la fenêtre de temps en temps pour m’assurer que tout allait bien. À un moment je me suis absentée une dizaine de minutes et, quand je suis revenue, Escherichia était toujours là, en train de peigner son poney. »
Le maire de Truelle ne cache pas son absence totale de surprise : « nous sommes une petite commune, des gens de peu, on se dit que des enlèvements d’enfants, des viols, des meurtres, ça ne peut pas arriver chez nous. Et on a raison : ça n’arrive jamais. Pour ne rien vous cacher, c’est tellement calme par chez nous qu’on en serait presque à deux doigts de s’emmerder. »
Dépêché sur les lieux, Bernard Cazeneuve a fait savoir que la police n’allait pas mettre tout en oeuvre pour dénouer les circonstances de ce crime abominable. Quant à l’opposition, elle a fait savoir par la voix du porte-parole de l’UMP qu’elle n’avait, « dans le cas présent », rien à reprocher à Christiane Taubira.
Du côté de l’extrême-droite, Marine Le Pen n’a pas manqué de dénoncer « le laxisme d’État généralisé qui plonge chaque Français dans un climat d’insécurité jamais observé depuis deux siècles. » La présidente du Front National s’est en effet faite piquer par une abeille dans le train pour Truelle.
En France, chaque année, ce sont des milliers de petites filles qui ne se font pas enlever, violer et étrangler en jouant à proximité du domicile parental ou à la sortie de leur école.