« Depuis maintenant cinq semaines que je publie quotidiennement plusieurs messages par jour consacré à la maladie, je considère que je suis un expert dans le domaine ! », écrit Lucien Matador. Un message qui résume une forte tendance : grâce à Facebook, nombre de Français sont aujourd’hui des spécialistes en virus comme en épidémiologie. Et ils sont aujourd’hui 372.000 à demander un diplôme en bonne et due forme.
Outre Lucien, c’est aussi le cas de Delphine Mulette, employée de station-service dans le Pas-de-Calais : « Dès le début, j’ai délivré des analyses complètes sur le virus : comme quoi il n’est pas plus dangereux qu’une grippe, que les médias créent la psychose, que quelques cas en France ce n’est pas grave, et pourquoi il faut aujourd’hui se confiner pour sauver des vies. J’estime que ce suivi vaut d’être reconnu par l’État ».
Corentin Toridde a franchi un palier supplémentaire. Lui qui partage depuis dix jours des conseils pour lutter contre le Covid avec du Yogi Tea et des huiles essentielles a fait poser une plaque de médecin devant sa porte. « Tous les soirs à 20 heures, je remercie les voisins de m’applaudir au balcon », explique le jeune homme. Qui hésite, une fois la crise passée, à reprendre son métier d’employé en agence de voyages.
Le ministère de la Santé n’a pas encore donné suite aux demandes des nombreux “facebookiens” qui réclament aujourd’hui un diplôme. À noter que d’autres secteurs sont concernés : plusieurs milliers d’internautes estiment ainsi disposer des compétences suffisantes pour être nommés inspecteurs d’académie. Ils sont également des centaines à réclamer un ministère (n’importe lequel) dès que le confinement sera terminé.