« Les virus sont des êtres vivants, et doivent être traités comme tel », clame Anne-Marie Joseph. La présidente de la Société protectrice des virus (SPV) ne supporte plus les informations anxiogènes et discriminatoires distillées par les médias et reprises sur les réseaux sociaux. « Depuis trois mois, les discours de haine contre les virus se multiplient, et le CSA ne répond même plus à nos nombreuses sollicitations », explique la jeune femme au bord des larmes.
« À en croire les journalistes, pour la plupart à la solde des grands laboratoires pharmaceutiques, les virus seraient des espèces d’entités maléfiques qui n’ont pas d’autre but que de semer la maladie et la mort. Moi je dis que ce sont des êtres sensibles, qui ont droit au même respect que n’importe qui », poursuit Anne-Marie. Elle en convient : défendre les virus est une cause compliquée. Et un défi, aux yeux de celle qui militait pour le veganisme avant que celui-ci ne devienne trop mainstream à son gout.
La présidente du SPV nous prend à témoin. « Regardez la manière dont est traité le Covid-19 : on parle de propagation, on explique comment il attaque le système nerveux, de quelle manière il faut le combattre. Maintenant, prenez le mot “coronavirus” dans tous ces discours, et remplacez-le par “juif” ou “arabe¨… Cela met tout de suite en valeur le degré de haine invraisemblable que nous avons atteint », conclut-elle, forte de son imparable démonstration.
La solution ? « Nous devons apprendre à vivre avec le virus, répondre à ses besoins qui sont aussi importants que les nôtres », juge Anne-Marie. Une tâche ardue qu’elle n’a pas l’intention de lâcher : « Tant que les personnes racisées et minorisées de genre seront victimes de discrimination dans cette société patriarcale néo-colonialiste ultra-libérale, le combat continuera. Et les virus, qu’il s’agisse du Covid, du Sida, de la bronchiolite ou simplement de la varicelle, seront les symboles de notre victoire ! »