« Non aux restrictions, non aux discriminations ! ». Mardi 25 juin, les employés de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) ont eu la surprise de voir surgir sur leur lieu de travail une quinzaine de militantes pro-burkini, munies de pancartes et de drapeaux. Leurs revendications ? Dénoncer toute forme de réglementation vestimentaire leur interdisant le port du maillot de bain couvrant.
Après avoir indûment emprunté l’entrée réservée aux militants de Greenpeace, les activistes ont pris d’assaut le réacteur 4 de la centrale et l’ont occupé pendant plusieurs dizaines de minutes. Comble de la provocation : trois d’entre-elles ont même improvisé une baignade dans le bassin de refroidissement du réacteur. La police a mis fin à la manifestation et procédé à l’arrestation des manifestantes.
« Mon message, c’est que je m’habille comme je veux, où je veux, quand je veux, de la couleur que je veux, dans la langue que je veux, avec le goût que je veux, parce que c’est ce que je veux et que c’est tout ! », clame une des militantes dans un mégaphone, applaudie par ses congénères. Et d’ajouter : « Ce burkini qui me fait ressembler à une bonne sœur momifiée dans du lycra, c’est le symbole de ma liberté ! »
« L’interdiction de porter le burkini au coeur d’un réacteur nucléaire est un nouvel avatar de cet État raciste, sexiste, islamophobe et colonialiste », déclare pour sa part aux journalistes présents Micheline Dugrand, l’une des meneuses du mouvement. « Pour des motifs de sécurité fallacieux, on prétend interdire à une femme de s’habiller comme sa religion l’y oblige, c’est un scandale ! », ajoute-t-elle.
Le directeur de la centrale de Gravelines soupire. « Avec les anti-nucléaires encore on arrive à discuter, à force ce sont devenus des amis, mais là le dialogue est difficile ». Le site nucléaire n’en est pas à son coup d’essai, rappelle-t-il. En 2017, des Femen avaient occupé seins nus deux des six réacteurs durant plusieurs heures. « Elles avaient pris les tenues de sécurité de nos employés pour des burqas », explique le directeur.
Les activistes pro-burkini ont été placées en garde à vue avant d’être hospitalisées pour cause de cancers foudroyants.