Il est partout, donne son avis sur tout, se positionne en sauveur, fustige qui ne pense pas comme lui, grogne et insulte sans la moindre forme de recul ou d’humilité. Donald Trump ? Non, Jean-Luc Mélenchon. Et pourtant, contrairement au millionnaire, il n’a PAS été élu Président de la République.
Il est de coutume que les battus à l’Élection présidentielle affiche durant un laps de temps raisonnable une certaine humilité. François Fillon a quasiment disparu des écrans radar, Marine Le Pen s’est retranchée dans son bunker pendant plusieurs mois, Benoît Hamon pleure dans une cave en se faisant quotidiennement griller des saucisses et François Bayrou demeure mutique, oubliant qu’il n’était même pas candidat cette fois-ci.
Dès lors, les rodomontades incessantes d’un Jean-Luc Mélenchon pourrait laisser penser au peuple français que le Buzzchévique a bel est bien été élu au soir du 7 mai 2017. Le Never Trust a mené l’enquête pour être en mesure de dévoiler cette information exclusive : celui qui donne des leçons au monde entier tout en se permettant de réclamer le siège de Jaurès n’a PAS remporté les Élections présidentielles.
Mieux encore, le brasseur d’allégories faciles n’a même pas passé le second tour. Et n’était même pas sur le podium. Avec 19,58 % des voix, Jean-Luc Mélenchon a terminé sa course quatrième, devant une droite plombée par des affaires de costards et d’emplois fictifs, et un Front National tellement déchiré de l’intérieur qu’une coloscopie aurait nécessité une cellule d’aide psychologique.
Une illusion d’optique ? « Nous pensons que Jean-Luc Mélenchon a subi un choc le soir du 7 mai, aux alentours de 20 heures », confie le psychiatre Abel Belbel, chef d’étude sur le projet baptisé JLM. « On sait que le sujet a été dans la dénégation jusqu’au bout, attendant les résultats des importants centre-villes où, c’est bien connu, réside la majorité de la France populaire et ouvrière dont il se revendique à longueur de discours. »
Jean-Luc Mélenchon serait, au final, Insoumis au principe de réalité. « La France Insoumise compte 17 députés, quand le Parti Socialiste a réussi à en maintenir 30 et les Républicains 112. Ce qui n’empêche pourtant pas le sujet de se proclamer première force d’opposition du pays. Nous sommes clairement en présence d’une déréalisation psychotique », estime encore Abel Belbel.
Jean-Luc Mélenchon n’en a pas moins quelques moments de lucidité au cours desquels sa défaite cinglante lui revient en mémoire. Quand bien même il a su gagner un poste à l’Assemblée nationale, bénéficiant d’un parachutage que ses partisans auraient dénoncé à longueur de posts Facebook s’il avait été commis par une personnalité politique d’un autre bord.
Dans ces instants brefs ou la réalité lui apparaît dans toute sa crudité, le Buzzchévique ne manque pas de tancer les médias, accusés naturellement de l’avoir fait perdre. Ainsi que le Parti Socialiste, qui lui aurait retiré les voix nécessaires pour sa victoire. Oubliant au passage que c’est lui qui a fait le pari de ne pas se présenter aux Primaires socialistes. La réalité ne s’impose donc, là encore, que de manière parcellaire.
« La logique de Jean-Luc Mélenchon, c’est de dire que si personne ne s’était présenté contre lui, et que si la presse avait unanimement chanté ses louanges, alors il aurait été élu. Ce en quoi il n’a d’ailleurs pas tort ! C’est une approche de la démocratie qui réussit parfaitement à des Vladimir Poutine ou des Recep Tayyip Erdoğan », note le politologue Alexandre Bucher.
Mais tandis que JLM en appelle à demi-mot à la violence contre les journalistes, il semble oublier, une nouvelle fois, que ce sont eux qui lui permettent aujourd’hui de s’asseoir dans la posture d’un opposant de choix. Et lui donnent outrancièrement la parole au nom du respect des quotas de personnes souffrant de troubles autistiques.
Et s’il en appelle à la « rue » pour se donner une légitimité, sans doute devrait-il se souvenir qu’une partie de cette rue n’est pas allé dans l’isoloir lui donner le pouvoir, et que l’autre n’a même pas jugé bon de se déplacer pour aller voter pour lui,. Une rue a toujours deux côtés, nombres pairs et impairs, et cette rue qui a acclamé De Gaulle acclamait avec la même fougue Pétain deux ans plus tôt à peine.