Le Conseil régional des Pays de la Loire a justifié son retrait financier du Hellfest par la programmation d’un groupe soupçonné de néo-nazisme. L’organisateur du célèbre festival de Hard-Rock a vertement réagi et dénoncé une « tactique politicienne », mais a néanmoins fait une concession en déprogrammant certains artistes, dont Nadine Morano.
« White power ! », voilà ce qu’avait en effet crié le chanteur du groupe Down en levant le bras à l’issue d’un concert. Il s’est depuis excusé à plusieurs reprises de cette provocation stupide et indigne, motivée sans doute par l’abus d’alcool ou de produits stupéfiants.
Si Down jouera bel et bien au Hellfest, le directeur du festival Ben Bartaud a reconnu que d’autres programmations posaient problème. « Nous nous sommes interrogés sur l’opportunité de laisser Nadine Morano monter sur scène avec son groupe, les Moranettes. Ses propos sur la race blanche, pour lesquels elle ne s’est jamais excusée, posent évidemment question. »
De la même manière, les organisateurs ne sont plus certains de vouloir laisser Nicolas Sarkozy faire la première partie de Jane’s Addiction. « L’idée de faire jouer Sarkozy juste avant que le groupe n’entonne “ Been Caught Stealing ” était plaisante, mais sa propension à stigmatiser des populations entières dès que ça l’arrange électoralement nous a finalement semblé en désaccord avec notre philosophie. »
Brice Hortefeux était également envisagé dans la programmation, notamment pour interpréter son célèbre tube « C’est quand y en a beaucoup », mais Ben Bartaud préfère encore une fois déclarer forfait. « Là encore, Hortefeux n’a jamais esquissé la moindre excuse et a même cherché à atténuer la dimension raciste de ses propos. Ce n’était pas possible. »
Jean-François Copé rate également le Hellfest dans son grand plan de retour dans les médias. Il ne chantera pas « Les petits pains au chocolat » devant la foule des festivaliers. « Trop provocateur, trop borderline, trop tendancieux. Trop con, aussi. »
Autant d’annonces de déprogrammation qui ne manqueront pas de satisfaire le président de la Région des Pays de la Loire. Un président dont chacun s’attend désormais, étant donnée la grande attention qu’il porte aux questions de racisme, à ce qu’il rende sa carte du parti Les Républicains dans les jours à venir.