Il y a pensé très fort en nous rasant, Laurent Fabius, durant toutes ces années. Le meilleur d’entre-eux sous Mitterrand, qui avait opté pour le PS comme on choisit Pepsi plutôt que Coca. Plus jeune premier ministre de l’Histoire en 1984, ses ambitions se sont heurtées à la malédiction socialiste. Comme celles de Rocard ou de Jospin. Aucun doute : Mitterrand leur a jeté un sort. Il croyait aux forces de l’esprit, et ne les a pas quittés.
Le voici qui part présider le Conseil Constitutionnel. L’habituelle retraite de ceux qui ont servi l’État, et la soupe. Il pourra ainsi feuilleter les comptes de campagne de Juppé, qui semble en bonne route pour l’Élysée 2017, à 72 ans. Fabius n’en aura que 71, et pérorera peut-être sur le rajeunissement nécessaire de la vie politique. Mais il évitera tout de même de coopter son fils. Que l’on n’aille pas jouer la dette à Las Vegas.