Ô mon sapin, roi des poubelles ! C’est que le sapin de Noël a tout du prolétaire : d’abord on l’enguirlande, ensuite on le jette sur le trottoir. Décoré de mille feux, il délivre en offrande à des enfants ogresques de multiples paquets rutilants voués à se faire éventrer sans ménagement. Le lendemain, on l’offrira à son tour aux ramasseurs d’encombrants, sur le pavé, baignant dans la flaque de ses propres aiguilles jaunies.
Quelle belle tradition chrétienne que de décorer un résineux pour célébrer la naissance de notre prophète ! Certes, au pays des chameaux et des oliviers, le Messie n’a pas du croiser beaucoup de sapins durant son existence. Certes encore, vénérer un arbre pour le solstice d’hiver ressemble plus à du paganisme qu’à des agapes évangéliques. Mais n’allez pas le dire à Christine Boutin : ça lui gâcherait tellement son petit Jésus !