Les choses étaient plus simples autrefois : le méchant c’était l’hiver, le gentil c’était l’été. En hiver les plus démunis mouraient congelés et l’Abbé Pierre venait pousser ses suppliques, en été les seins nus ruisselaient sur les plages et les cartes postales polissonnes peuplaient les boîtes à lettres. Et puis il y a eu 2003. Et l’été est devenu l’ennemi mortel de nos anciens. En pleines grandes vacances, il a fallu se taper des vieux à la télé. Alors la France a dit stop : la canicule, elle passera plus par moi.
Cette année pourtant, la grippe hivernale a fait le ménage et les grosses chaleurs que l’on nous annonce ne devrait importuner que les clochards, dont on ne se soucie qu’en décembre. Peut-on être été et avoir été été ? On regrette presque l’insouciance d’avant 2003, maintenant que les médias jugent nécessaire de nous rappeler toutes les deux minutes que nous sommes en train d’avoir chaud. Comme dit la chanson : « si j’avance canicule, comment veux-tu, comment veux-tu… »
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