L’élégance et le bon goût ont perdu l’un de leur plus fidèle représentant. Après avoir fricoté autant que possible avec l’extrême-droite, Silvio Berlusconi a finalement passé l’arme à gauche. Face à une nouvelle d’une telle ampleur, l’Italie a mis ses drapeaux en berne et décrété une journée de deuil national. Pour mieux faire encore, elle aurait pu le pendre par les pieds sur la place Loreto de Milan.
Berlusconi, ce sont les années 80 dans toute leur moiteur, la vulgarité érigée en savoir-vivre, la stupidité en guise de boussole, et le fric-roi. Il a ouvert la voie à des Sarkozy ou des Trump, le bling-bling décomplexé, et un zeste de bunga-bunga pour bien faire. L’ancien premier ministre a su emprunter la voie des grands empereurs romains, en ne laissant à son tour derrière lui que des champs de ruines.