Tout le monde parle sans arrêt de l’autruche, de l’éléphant, du morse, du pingouin, du jaguar, de la bécasse, de la truite, du pigeon, du crocodile, du pélican, voire de l’alouette, mais nous n’entendons jamais parler du palcancan-douzaïe. Pourquoi ? « Parce qu’il n’existe pas ! » répondent les zoologues. Et alors ? La paix dans le monde non plus, ça n’existe pas. Et pourtant, tout le monde passe son temps à en parler…
C’est donc avec fierté, afin de remédier à cette sombre injustice, que le Never Trust vous livre, en vrac, toutes les informations qu’il a pu glâner concernant le palcancan-douzaïe.
Le palcancan-douzaïe est un animal fort attachant. D’une part parce que son petit museau en trompette et ses grands yeux tristes le rendent très mignons, d’autre part parce que ses pattes sont recouvertes d’une fine couche de colle forte qui fait qu’une fois posé sur quelqu’un, on ne peut l’en détacher qu’à l’aide d’une scie sauteuse.
Les moeurs du palcancan-douzaïe sont peu connues. On pense qu’il vit en couple. C’est du moins ce que laissent à penser les contrats de mariage que l’on retrouve parfois dans leurs terriers. Mais il faut se méfier des conclusions hâtives : peut-être que ce sont des leurres !
La femelle palcancan-douzaïe s’appelle Joséphine. Elle pond des oeufs et les allaite, ce qui ne sert à rien. Elle est reconnaissable à son petit noeud-papillon accroché au bout de sa queue. Le palcancan-douzaïe mâle, pour sa part, est fluorescent.
On trouve des palcancan-douzaïe à peu près nulle part. Louis Amstrong affirme en avoir vu sur la lune, mais c’est des conneries : il n’y a jamais été. C’est Neil Amstrong qui a été sur la lune. Faut pas venir nous la raconter, d’abord.
Dans la mesure où le palcancan-douzaïe n’existe pas, il est classé parmi les espèces en voie de disparition plus qu’achevée. C’est donc un animal protégé : il est constamment entouré de gardes du corps équipés de walkie-talkie et de lunettes noires.
D’aucuns disent que le palcancan-douzaïe peut vivre plus de cent ans. En conclure que Jeanne Calment était un palcancan-douzaïe est cependant hâtif.
Détail amusant concernant l’anatomie de cet animal : si vous lui tirez dessus avec un lance-roquettes, il meurt.
Le palcancan-douzaïe est un animal débonnaire. De fait, il crie très rarement. Cependant, à l’occasion de certains retransmissions sportives, il peut lui arriver de pousser une sorte de sifflement aigü, à mi-chemin entre le sifflet des policiers allemands dans les films sur l’Occupation et le râle agonique d’un asthmatique en phase terminale.
Durant la saison des amours, le palcancan-douzaïe organise des bals populaires au cours desquels les mâles invitent les femelles à danser le tango. Celles-ci refusent la plupart du temps et finissent par rentrer chez elles toutes seules en se plaignant de leur solitude. Les rares qui acceptent sont ensuite très mal vues dans le quartier.
Un palcancan-douzaïe est capable de creuser son terrier en moins de deux minutes. Celui-ci s’effondre alors et il meurt étouffé. Lorsque le terrier s’avère plus solide, le palcancan-douzaïe n’en sort plus que pour aller jouer au tiercé. C’est un animal très sédentaire, généralement abonné à Canal +.
Des chercheurs sud-américains ont été capables d’apprendre à un palcancan-douzaïe le langage des signes. Malheureusement, sa conversation était très limitée et l’expérience a été interrompue par lassitude.
Le palcancan-douzaïe n’est sujet à aucune maladie, si ce n’est la palcancanite, une inflammation très particulière qui fait tripler l’animal de volume jusqu’à ce qu’il explose en projetant autour de lui des gerbes de sang vert. Les scientifiques s’interrogent encore sur ce phénomène passionnant, mais ne parviennent à trouver aucune autre explication plausible que celle d’une intervention divine.
On est à peu près certain que le palcancan-douzaïe a joué un rôle dans la construction des pyramides égyptiennes. Il a également probablement joué un rôle dans la chute de la civilisation maya. Il n’a en revanche jamais joué de rôle dans les films de Rainer Werner Fassbinder qui, pour des raisons obscures, ne les aimaient pas.
Le palcancan-douzaïe se nourrit de tubercules avariés et de pain sec. Il boit sa propre urine, ce qui est assez pratique en cas de sécheresse. Il ne peut pas en revanche boire l’urine d’un de ses congénères. Comme dit le proverbe : « l’urine, c’est personnel ! »
Enfin, l’ennemi mortel du palcancan-douzaïe est la mort. Une fois que cette dernière s’abat sur l’un des ces animaux, il n’a aucune chance d’en réchapper.
Publié à l’origine sur le blog nevertrust.over-blog.com