La colère – bien légitime et bien compréhensible – des taxis victimes de la concurrence déloyale de chauffeurs plus aimables et moins onéreux qu’eux a atteint un nouveau pic ce jeudi, en marge du mouvement de grève et des nombreuses manifestations qui l’accompagnent.
Divers véhicules, en particulier des VTC, ont ainsi été caillassés, voire purement et simplement incendié, sous les yeux des CRS qui avaient reçu l’ordre en haut lieu de ne pas intervenir. Le ministre de l’Intérieur a en effet fait savoir qu’il était très sensible à ce mouvement de colère et n’avait pas l’intention de chercher la confrontation avec des gens aussi raisonnables et sympathiques.
Des personnes suspectées d’utiliser les services d’UberPop ont également été prises à partie. Un étudiant qui descendait d’une voiture a ainsi été agressé par trois hommes cagoulés qui lui ont asséné de nombreux coups de pied et de poing en criant : « Nous sommes des chauffeurs de taxi ! Nous sommes des chauffeurs de taxi ! » Le syndicat des chauffeurs de taxi indique que rien ne permet d’affirmer qu’il s’agissait de chauffeurs de taxi.
À Lyon, ce sont trois piétons qui se sont faits tirer dessus par des taxis en colère, ces derniers leur reprochant de « marcher plutôt que de prendre un taxi ». Le Préfet a fait savoir qu’il comprenait cette réaction mais déconseillait l’usage d’armes à feu dans le périmètre de la commune avant dix heures du soir. Les piétons ont été entendus par la police.
À Lille, d’autres chauffeurs de taxi ont mis le feu à un orphelinat en hurlant « Nous sommes en colère ! » et en répétant combien leur condition de travail sont difficiles face à la concurrence déloyale d’UberPop. Plusieurs enfants sont, à l’heure qu’il est, encore portés disparus. Le syndicat a fait savoir qu’ils n’avaient qu’à avoir des parents, comme tout le monde. Et prendre des taxis.
On signale également qu’un certain nombre de chauffeurs ont annoncé qu’ils partaient faire le Djihad en Syrie, écrivant sur la page Facebook Taxi Akbar : « Nous sommes en colère et nous allons tuer et violer des innocents jusqu’à ce que l’application UberPop soit interdite et que son créateur ait été lapidé sur la place publique. » Laurent Fabius a fait savoir qu’il soutenait cette démarche.
Tandis que les scènes de lynchage et de pillage se multiplient sur le territoire français, le Premier Ministre a annoncé une réunion exceptionnelle pour mettre un terme à la colère « tellement compréhensible de cette belle et noble profession » avant de s’enfermer dans le bunker de Matignon. Parmi les solutions envisagées : l’obligation pour chaque département de sacrifier tous les ans trois vierges au syndicat des chauffeurs de taxi.
Le président du syndicat a indiqué qu’il étudierait favorablement les propositions du gouvernement, tout en achevant d’un coup de sabre émoussé un chauffeur d’UberPop devant les caméras d’Al-Qaïda. On est donc en droit d’espérer un avenir meilleur pour cette sympathique corporation.