C’est l’un des grands enseignements de la Cinquième : les affaires, ça conserve. Chirac vieillit vieux à défaut de vieillir bien, et Serge Dassault vient de s’éteindre à quatre-vingt-dix ans passés. Ou plutôt nonante, puisque que le bonhomme a probablement quelques ronds planqués en Suisse. Mais c’est toujours étrange, la mort d’un marchand d’armes. Un peu comme un marchand de couleurs qui se ferait poignarder par un arc-en-ciel.
Que retenir de la carrière de Serge Dassault ? Elle compte tellement d’affaires sordides qu’à côté de lui, Balkany fait figure d’Eliot Ness. Marchands d’armes, patron de presse, sénateur : la panoplie parfaite d’un méchant de James Bond. Bien sûr, dans n’importe quel pays civilisé, un tel personnage aurait tâté de la Justice. Mais au final, malgré toutes les salades qu’a pu débiter son Figaro, le maire de Corbeil ne finira pas au panier.