La longévité d’un couple dépend de l’amour, certes, mais elle ne dépend pas que de cela. Ce sont des tas de petites ou de grandes choses qui font la réussite d’une union : la patience, la tolérance, la capacité à faire des concessions, le sens des responsabilités, la confiance mutuelle et, plus important encore que tout le reste, la faculté de bien savoir simuler l’orgasme.
Un homme qui ne parvient pas à faire jouir sa compagne doute de lui. Et un homme qui doute de lui s’étiole, devient terne, bougon, maugréeux. Aucune femme n’a envie de voir son homme se transformer en huître acariâtre au bout d’une ou deux années de liaison prometteuse. Aussi convient-il de faire croire à votre amant qu’il est de la race des étalons fougueux même si, en réalité, il tient beaucoup plus du cheval de trait.
Soucieux du bien-être amoureux ou marital de ses lecteurs et de ses lectrices, le Never Trust vous propose donc aujourd’hui quelques méthodes efficaces pour simuler un orgasme de façon optimale et ainsi, mesdames, protéger l’égo si fragile de vos conjoints !
1. Une remarque préliminaire
L’orgasme n’est pas crédible s’il arrive trop vite. Un homme n’a évidemment jamais envie d’admettre que sa partenaire puisse être une simulatrice mais il peut arriver, dans de très rares occurences, que la lucidité prenne le pas sur la virilité. Sachez donc attendre le moment opportun avant de commencer les hostilités. Si vous vous ennuyez (ce qui est probablement le cas, sinon vous n’auriez pas besoin de simuler), essayez de penser à des choses douces et agréables, comme votre dernière banana-split ou la façon dont vous avez battu votre belle-mère au Scrabble l’autre dimanche. Le sourire qui se gravera alors sur votre visage donnera à votre amant l’impression que vous prenez du « plaisir » à ce qu’il est en train de vous faire. — Si aucun souvenir agréable ne vient à l’esprit, distrayez-vous en le regardant s’escrimer comme un bossu et suer comme un boeuf au-dessus de vous. C’est généralement assez rigolo.
2. La Montée
Durant ce temps d’attente entre le commencement du rapport et le moment opportun pour réaliser votre prestation simili-coïtale, autrement dit « la montée », quelques règles sont à respecter afin de ne pas décourager votre conjoint.
Certains hommes aiment parler en faisant l’amour. Néanmoins, et c’est aussi le cas dans leur vie de tous les jours, leur sens de la conversation se limite généralement à poser des questions auxquelles il convient de savoir répondre d’une manière satisfaisante. Le mot « oui » est la plupart du temps suffisant. Evitez d’improviser.
Une règle essentielle : ne répondez JAMAIS par une question. Si par exemple il vous demande : « ça te plaît ? » et que vous lui répondez : « et toi ? », l’homme se retrouve alors dans une situation délicate et s’affole, son cerveau étant soudain contraint de gérer trop d’informations en même temps, ce que nous appelons dans notre jargon « le bug de l’an 2000 ». Les réactions peuvent alors être diverses : certains partenaires ramollissent immédiatement, d’autres tombent dans les pommes, d’autres encore s’effondrent en larmes, etc. Il peut même arriver que certains répondent : « non ». Ce qui est à la fois absurde et vexant puisque c’est forcément agréable de coucher avec vous, voyons !
Lorsque le mot « oui » semble ne plus suffire, évitez d’en faire trop. « Oh oui, grand fou ! », « mets-la moi toute, mon bouc en rut ! » ou encore « vas-y, prends-moi, je suis ta chose ! » sont non seulement ridicules mais également suspects. « Baise-moi ! » peut en revanche donner d’excellents résultats, ne me demandez pas pourquoi. Plus vulgaire, « nique-moi ! » ou « tringle-moi ! » peuvent aussi s’avérer efficaces auprès d’un certain auditoire. — « Epouse-moi ! » ou « fais-moi un enfant » n’ont en revanche de résultats satisfaisants que si vous avez envie de voir votre homme s’enfuir en sautant par la fenêtre.
Tout comme les singes, l’homme aime à varier les positions. Sachez accéder à ses demandes tout en lui donnant l’impression que ça vous fait plaisir. La levrette, très prisée en Europe occidentale, vous permettra de faire relâche au niveau des mimiques faciales. Contentez-vous de soupirer de temps en temps pour indiquer que vous êtes encore en vie et lui s’occupera du reste.
3. L’orgasme proprement dit
Au bout de dix à quinze minutes, la simulation peut commencer. Prenez une voix rauque et poussez des petits cris d’animaux affolés. Les documentaires animaliers de la 5 vous permettront d’optimiser vos connaissances dans ce domaine. Privilégiez toutefois les animaux de petite taille, et évitez tout ce qui pèse plus de cinquante kilos. Les pachydermes sont définitivement à exclure, ils n’ont rien de vraiment sexy. Quant aux ultra-sons, ils ne servent à rien.
Si vous êtes allongée sur le dos, battez des bras. Pas trop quand même, sinon vous risquez de vous envoler. Si vous êtes allongée sur le ventre, relevez la tête en gémissant mais tâchez de vous éviter un torticolis, ça n’en vaut vraiment pas la peine. Pour ce qui concerne la levrette, affaissez-vous sur les coudes en faisant « huuum » comme si vous regardiez un baba au rhum dans la vitrine d’une pâtisserie. Dans tous les cas, essayez de remuer avec vigueur tout ce que vous pouvez mais prenez garde à ne pas perdre l’équilibre : si vous tombez du lit, tout est à refaire depuis le début.
Haletez avec force.
Griffez si vous voulez, mais ne mordez pas !
Prenez les yeux révulsés des épileptiques.
Enfin, criez : « je jouis » sur un ton victorieux, à la façon d’un attrapeur de quidditch qui se saisit du vif d’or.
En toute logique, l’homme devrait se contenter de ces exercices simples et en conclure que vous venez en effet d’avoir un orgasme. Soulagé, lui-même devrait jouir quelques secondes après et retomber sur vous comme une souche en vous embrassant dans le cou, convaincu que vous adorez quand il fait cela. Attendez qu’il aille s’allumer une cigarette ou faire pipi pour être enfin tranquille.
Vous venez de réussir votre simulation d’orgasme, toutes nos félicitations !
Références littéraires : excepté cet article, il n’en existe pas. L’orgasme féminin n’intéresse ni les éditeurs, ni les lecteurs.
Références musicales : les chanteuses de soul-music contemporaine. On a toujours l’impression qu’elles jouissent pendant qu’elles chantent.
« Der Hölle Rach » dans La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart. Très instructif.
Références cinématographiques : ne prenez pas exemple sur les actrices pornos. Elles jouent mal même dans ces situations-là.
Meg Ryan est très convaincante dans la célèbre scène d’orgasme simulée de Quand Harry rencontre Sally. Toutefois, nous vous déconseillons de vous y exercer dans un restaurant : les choses ne se passent jamais de la même manière dans la réalité que dans les films.
L’Exorciste : certaines postures de la jeune Linda Blair dans ce film peuvent tout à fait fournir des exemples à suivre pour simuler un orgasme de qualité. Néanmoins, nous vous recommandons chaudement d’évitez de vomir sur votre partenaire. En règle générale, les hommes n’aiment pas ça.
Nous espérons qu’avec tous ces conseils, le Never Trust aura su vous apporter les informations suffisantes pour devenir une véritable pro de la simulation. Un peu d’entraînement fera le reste. Et si vous avez des remords, dîtes-vous bien qu’il vaut mieux faire semblant de prendre son pied que de laisser votre homme vous prendre la tête !
Publié à l’origine sur le blog nevertrust.over-blog.com